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Dans cette ville du Pas-de-Calais détenue depuis 2014 par le parti d’extrême droite et où Marine Le Pen a construit son implantation locale, la plupart des habitants ne comprennent pas sa condamnation.
AIMÉE THIRION POUR ” LE MONDE ” / AIMÉE THIRION POUR ” LE MONDE “
Il est tellement énervé que, d’un geste brusque, il a renversé sa bière. Anthony Duquin, couvreur et éleveur de chiens, ne décolère pas : « Ils ont tout organisé pour que ça se termine comme ça ! Ce procès, c’était n’importe quoi. Et maintenant, Marine ne pourra pas être candidate ! La France est devenue une dictature. » Egalement habitué de ce bar PMU de la périphérie d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Thierry Venant essaie de calmer le jeu. « On gagnera en 2027. [Jordan] Bardella sera élu, t’inquiète pas. »
La condamnation de la cheffe de file du Rassemblement national (RN) à cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat continuent de faire réagir les élus français de tous bords.
- « La justice a déclaré plusieurs membres du RN, dont Marine Le Pen, coupables de détournement de fonds publics au profit d’un système mis en place par le RN. C’est cela qui devrait être au coeur des débats », a rappelé le député (Parti socialiste) Boris Vallaud, sur X. « La justice est la même pour tous, et nul n’est au-dessus des lois. Ceux qui s’en prennent à elle fragilisent nos institutions et notre République », a-t-il ajouté.
- « Il n’appartient pas aux élus de remettre en cause des décisions de justice », a déclaré le député (MoDem) Marc Fesneau, rappelant que leur décision de condamner Mme Le Pen à une peine d’inéligibilité immédiate est « conforme à la loi ». « Peut-on condamner en première instance un élu avec exécution immédiate de sa peine, au risque de le condamner définitivement, avant toute forme d’appel ? », demande toutefois le président du groupe Démocrates dans un communiqué, évoquant l’ouverture d’un débat parlementaire à ce sujet.
- Dans une interview au Parisien, l’ancien ministre (Horizons) Christophe Béchu, bras droit d’Edouard Philippe, estime que « cette décision est logique parce qu’elle vient sanctionner un détournement de fonds publics dans un système organisé ». « Ceux qui imaginent qu’on pourrait se réjouir d’une probable disqualification de Marine Le Pen se trompent lourdement », souligne-t-il toutefois. Pour lui, ce jugement pourrait « amplifier la frustration, la colère, la sidération chez des millions de nos concitoyens », mais « personne ne doute que sa ligne et ses idées seront défendues en 2027 ».
- Pour Fabien Roussel, « la justice est la justice ». « “Selon que vous serez puissant ou misérable” comme écrivait La Fontaine, elle doit être la même pour tous, écrit le secrétaire national du PCF sur X. D’autant que Mme Le Pen est une responsable politique qui exige plus de fermeté de la part de la justice ».
- De son côté, l’ancien candidat à l’élection présidentielle Eric Zemmour (Reconquête) a estimé sur X que « ce n’est pas aux juges de décider pour qui doit voter le peuple. Quels que soient nos désaccords, Marine Le Pen est légitime pour se présenter devant le suffrage ».
A ce stade, nous n’avons pas connaissance d’une réaction publique de Donald Trump. En revanche, son fils aîné, Donald Trump Jr, a écrit sur X : « La France [le tribunal correctionnel] envoie Le Pen en prison et l’empêche de se présenter [à la présidentielle en 2027] ?! Veulent-ils seulement prouver que [le vice-président américain] J. D. Vance avait raison sur tout ? »
Donald Trump Jr fait probablement référence ici au véhément discours prononcé par le vice-président américain lors de la conférence de Munich, le 14 février, dans lequel il avait critiqué le principe du « cordon sanitaire » contre l’extrême droite, appelant les dirigeants européens à écouter « la voix du peuple ».
« La justice s’est exprimée en droit, n’a pas fait de morale, et s’est exprimée en toute indépendance », a déclaré François Hollande, lundi, sur BFM-TV, après la condamnation de Marine Le Pen, rappelant que le tribunal a rendu « une condamnation lourde, mais pour des faits qui sont graves ».
« La seule réaction que nous pouvons avoir [est de] respecter l’indépendance de la justice, a martelé l’ancien président. Ce n’est pas acceptable qu’on s’en prenne à des juges. » Balayant les accusations de « gouvernement des juges » répétées par le RN −une « vieille affaire », selon lui − M. Hollande a encore défendu face à Alain Duhamel que « considérer que son juge est un militant détourne des principes de respect de la justice ».
Alors que François Bayrou a été, selon son entourage, « troublé par l’énoncé du jugement » à l’encontre de Mme Le Pen, François Hollande a jugé que le premier ministre « n’a pas à être troublé ; quand on est premier ministre dans une République et qu’on est le gardien de la loi, il faut (…) accepter que les tribunaux puissent être garantis dans leur indépendance ».
M. Hollande a aussi noté que Mme Le Pen n’était « pas interdite d’activité politique », et que « son parti peut être candidat » à la présidentielle. La condamnation de Mme Le Pen « n’interdit pas au RN de demander à leurs électeurs, ce qu’ils continueront sans doute à faire, de maintenir leur confiance » envers le parti, a poursuivi le député de Corrèze (PS). Selon lui, le parti s’était préparé à cette éventualité : « Je pense que s’ils ont préparé M. Bardella à la présidence du RN, c’est précisément dans cette hypothèse. »
Interrogé sur la réaction de la Russie, qui a déploré une « violation des normes démocratiques », M. Hollande a estimé que la France n’avait pas de « leçons de droit ou de morale politique » à recevoir du Kremlin, soulignant que « dans la Russie de [Vladimir] Poutine, les opposants ne sont pas renvoyés devant les tribunaux, ils sont envoyés en Sibérie quand ils ne sont pas liquidés ».
Le député du Rassemblement national (RN) Frédéric Falcon a profité lundi de son temps de parole lors d’un débat sur le chemsex à l’Assemblée nationale pour fustiger le « coup d’Etat institutionnel » perpétré, selon lui, par les juges, après la condamnation de Marine Le Pen à une inéligibilité immédiate pour cinq ans.
« La démocratie en France est menacée. Après la fermeture de deux chaînes de télévision, après la condamnation d’un ancien président de la République [Nicolas Sarkozy] à des peines plus lourdes que celles infligées à certains trafiquants de drogue, le système politico-judiciaire empêche désormais la principale opposante d’Emmanuel Macron d’accéder à la présidence de la République », a dénoncé M. Falcon.
« Alors que Marine Le Pen est créditée de près de 37 % des intentions de vote (…) les juges politiques ont décidé de l’empêcher de concourir à l’élection présidentielle de 2027. C’est un coup d’Etat institutionnel sans précédent sous la Ve République », a-t-il encore martelé. Estimant que le pays bascule « dans une dictature assumée », et s’en prenant plus largement au « système », M. Falcon a pointé une décision qui « menace la légitimité du prochain scrutin présidentiel ».
« Nous ne laisserons ni cette justice politique ni ce parti unique allant de La France insoumise jusqu’aux Républicains voler l’élection présidentielle et la volonté de changement exprimée par le peuple français », a-t-il promis, en disant le RN « plus que jamais déterminé à [se] battre pour la France et les Français ».
« La condamnation avec exécution provisoire de Marine Le Pen, qui l’empêche d’être candidate en 2027, est un scandale démocratique », a dénoncé, lundi, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, à la suite de la condamnation à cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat de la triple candidate à l’élection présidentielle.
Estimant qu’« une partie de la justice cherche à triompher là où [leurs] adversaires ont échoué » pour tenter d’« empêcher par tous les moyens [l’]accession [de Mme Le Pen] à l’Elysée », le Rassemblement national a appelé à la « mobilisation populaire et pacifique » de leurs électeurs, et publié une pétition de soutien sur le site du parti visant à « montrer que la volonté du peuple est plus forte ».
« Ce n’est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée : c’est la démocratie française qui est exécutée, déclare le parti d’extrême droite dans cette pétition. Ce n’est plus le gouvernement des juges, mais la dictature des juges, qui souhaite empêcher le peuple français de s’exprimer. »
Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a exprimé lundi son « inquiétude face aux réactions virulentes » après la condamnation de Marine Le Pen, les jugeant « de nature à remettre en cause gravement l’indépendance de l’autorité judiciaire ».
« Les menaces visant personnellement les magistrats en charge du dossier, tout comme les prises de parole de responsables politiques sur le bien-fondé des poursuites ou de la condamnation, en particulier au cours du délibéré, ne peuvent être acceptées dans une société démocratique », a déclaré le CSM dans une rare prise de parole publique.
Selon le jugement rendu par le tribunal correctionnel de Paris, Marine Le Pen est condamnée à purger la partie ferme de sa peine d’emprisonnement (deux ans) avec un bracelet électronique. Qui plus est, sans surprises, ses avocats ont annoncé qu’elle allait faire appel de la décision, ce qui suspend la mise en œuvre de sa peine de prison, qui ne sera donc effective qu’une fois la décision devenue définitive.
« Lorsque la gauche radicale ne parvient pas à gagner par le biais d’un vote démocratique, elle abuse du système judiciaire pour mettre ses opposants en prison. Il s’agit de leur mode opératoire dans le monde entier », a réagi Elon Musk sur son réseau social X après la condamnation de Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité de cinq ans et à quatre ans d’emprisonnement, dont deux ans ferme.
« Il y aura un retour de bâton, comme avec les attaques judiciaires menées contre le président [Donald] Trump », a ajouté le milliardaire américain dans un autre post.
Le premier ministre a été « troublé par l’énoncé du jugement » de cinq ans d’inéligibilité avec effet immédiat à l’encontre de la cheffe de file du Rassemblement national (RN), a rapporté l’entourage de François Bayrou à l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information du Parisien.
Le chef du gouvernement n’entend toutefois faire « aucun commentaire sur une décision de justice », a précisé son entourage à l’AFP.
François Bayrou a lui-même été relaxé l’an dernier en première instance dans un procès concernant les assistants d’eurodéputés de son parti centriste, le MoDem.
En janvier, il avait estimé que ces procès visant le MoDem comme le RN étaient fondés sur « une accusation injuste ». Il avait aussi considéré comme « très dérangeant que des jugements soient prononcés sans qu’on puisse faire appel ».
Marine Le Pen n’a pas de voie de recours contre l’application immédiate de son inéligibilité, mais son avocat a d’ores et déjà annoncé qu’elle ferait appel de sa condamnation.
Dans un communiqué de réaction à la condamnation de Marine Le Pen et de la plupart de ses coprévenus dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national, l’association anticorruption Anticor met en avant « la juste application du principe d’égalité devant la loi ».
L’association rappelle que le législateur a prévu (à partir de 2016) l’automaticité de la peine complémentaire d’inéligibilité pour les élus condamnés pour manquement à la probité, considérant, selon Anticor, que « ces infractions portent si profondément atteinte à notre pacte démocratique que leurs auteurs deviennent indignes de nous représenter ».
L’association se félicite aussi de l’application immédiate de la peine d’inéligibilité pour certains prévenus, dont Mme Le Pen, une disposition qui vise à prévenir la récidive. Or, d’après Anticor, « dix ans après les faits, ces derniers demeurent contestés par les mis en cause ».
Par ailleurs, « le tribunal a souligné que “la proposition de la défense de laisser les électeurs décider revient à revendiquer un privilège, une immunité, en violation des règles de la loi”, ce que salue Anticor, pour qui les condamnations prononcées sont conformes au principe d’égalité devant la loi », poursuit le communiqué.
« Les remises en cause de la décision du tribunal par un certain nombre de responsables politiques illustrent un contexte de défiance croissante vis-à-vis de l’autorité judiciaire », alerte enfin Anticor, qui « entend rappeler que ce sont les infractions à la probité qui portent atteinte à la démocratie, et non les condamnations prononcées par des juges indépendants ».
Sans surprise, l’avocat de Marine Le Pen a annoncé qu’elle allait faire appel de sa condamnation. Mais cet appel est sans effet sur l’entrée en vigueur de sa peine d’inéligibilité à effet immédiat. Dans l’attente d’une nouvelle décision de justice, elle ne pourra se présenter à aucune élection dans un délai de cinq ans, ce qui inclut l’élection présidentielle de 2027 et les prochaines élections législatives.
Au vu des délais habituels d’audiencement, le procès en appel pourrait se tenir dans un an au plus tôt, avec de nouveau trois mois avant le rendu d’une nouvelle décision, soit juste avant l’élection présidentielle de 2027. En appel, Marine Le Pen pourrait échapper à une peine d’inéligibilité immédiate, ce qui lui permettrait en théorie de se présenter. Mais d’une part, il faut que le procès se tienne dans ces délais contraints et d’autre part, préparer une candidature dans ce contexte apparaît compliqué.
En cas de condamnation en appel, il lui resterait l’étape du pourvoi devant la Cour de cassation, avant que la décision de justice ne soit définitive. Encore une fois, se pose la question du délai.
Dans un court communiqué publié après la condamnation de Marine Le Pen, le Parti socialiste (PS) a dit « prend[re] acte » de la décision de justice, « comme il l’aurait fait pour toute autre », et a appelé « chacun et chacune à respecter l’indépendance de la justice et l’Etat de droit ». Le PS « reste mobilisé pour défendre les valeurs républicaines et la transparence dans la vie publique », lit-on encore dans le communiqué.
Les leaders d’extrême droite étrangers ont été parmi les premiers à réagir. « Je suis Marine ! », a immédiatement écrit sur le réseau social X le premier ministre hongrois, Viktor Orban, un de ses alliés depuis des années. En France, les figures de l’extrême droite sont, elles aussi, venues à la rescousse de la fille de Jean-Marie Le Pen, sur le thème de la démocratie bafouée.
Rien de tel qu’une décision de justice un peu tranchante pour établir une cartographie précise des amis à toute épreuve, des soutiens plus modérés, et des vrais adversaires de ceux qui sont condamnés. C’est ce qu’offrent, ce lundi 31 mars, les nombreuses réactions au jugement du tribunal correctionnel de Paris qui a reconnu Marine Le Pen et huit anciens eurodéputés du Rassemblement national (RN) coupables de détournement de fonds publics, et condamné la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale à une peine d’inéligibilité de cinq ans applicable immédiatement.
« Nous avons bien compris que le système était dans des soubresauts, [et] voulait empêcher qu’une candidate et des électeurs se rencontrent », a déclaré Laurent Jacobelli, député RN à BMF-TV, qui a souligné que Marine Le Pen restait « combative » après l’annonce de sa condamnation.
La condamnation de Marine Le Pen est une « intrusion dans le jeu électoral (…) qui laissera une tache indélébile dans l’histoire de notre démocratie », a estimé Louis Aliot, vice-président du Rassemblement national (RN) et maire de Perpignan, dans un communiqué.
« En condamnant Marine Le Pen, ils ont interdit la candidature [à la présidentielle] de la favorite de toutes les enquêtes d’opinion », a jugé M. Aliot, lui-même condamné dans l’affaire des assistants parlementaires du Front national (devenu RN). L’ancien eurodéputé a été condamné à dix-huit mois de prison, dont six mois ferme sous bracelet électronique, et trois ans d’inéligibilité sans exécution provisoire, lui permettant de garder son mandat d’édile en cours.
Le tribunal n’a pas prononcé d’application immédiate de la peine d’inéligibilité contre lui, eu égard au montant relativement faible des détournements de fonds le concernant et de la courte durée de son contrat. « Il convenait de tenir compte de la proportionnalité de l’atteinte de cette mesure, sur un mandat en cours pour un élu local », afin de « préserver la liberté des électeurs », a estimé le tribunal.
Marine Le Pen et l’état-major du Rassemblement national (RN) sont réunis lundi après-midi au siège du parti, à Paris, depuis la condamnation de leur cheffe de file à une peine d’inéligibilité immédiate qui empêche sa candidature à la présidentielle de 2027.
Partie sans un mot du tribunal de Paris à la mi-journée juste avant l’énoncé de sa sentence, Marine Le Pen s’est aussitôt engouffrée dans une voiture qui l’a conduite au siège du parti d’extrême droite, dans le 16e arrondissement de la capitale. Plusieurs de ses proches l’ont suivie, dont l’eurodéputée Catherine Griset – elle aussi condamnée en tant qu’ancienne assistante parlementaire de Mme Le Pen à Bruxelles – ainsi que le député du Pas-de-Calais, Bruno Bilde.
Un cortège complété par une partie de la garde rapprochée de la patronne du RN : son directeur de cabinet, Ambroise de Rancourt, son conseiller presse, Victor Chabert, et le secrétaire général du groupe à l’Assemblée nationale, Renaud Labaye. D’autres les ont rejoints sur place, à commencer par le président du RN, Jordan Bardella, puis le maire de Perpignan, Louis Aliot (condamné dans la même affaire, mais sans exécution immédiate de sa peine), le député Laurent Jacobelli et Marie-Caroline Le Pen, sœur de la triple candidate malheureuse à l’élection présidentielle.
Le député Laurent Jacobelli parle à des journalistes devant le siège du RN, alors que se tient une réunion de crise après la condamnation de Marine Le Pen, dans le 16e arrondissement de Paris, lundi après-midi. BENOIT TESSIER / REUTERS
Cette réunion au sommet devait acter la riposte face à une décision judiciaire qui pourrait empêcher une quatrième tentative de conquête du pouvoir et forcer le parti d’extrême droite à se trouver un nouveau champion. Le premier élément de réponse est venu de l’avocat de Mme Le Pen, Rodolphe Bosselut, qui a affirmé, en arrivant à son tour au siège du parti, que sa cliente allait « faire appel », devant de nombreux micros et caméras de journalistes.
Marine Le Pen s’exprimera au « 20 heures » de TF1, lundi soir.
Les condamnations des anciens assistants parlementaires et collaborateurs du parti
- Catherine Griset. Cette proche amie de Marine Le Pen, dont elle a été la cheffe de cabinet et qui a été élue au Parlement européen en 2019, est condamnée à douze mois de prison avec sursis simple et deux ans d’inéligibilité assortis de l’exécution provisoire.
- Thierry Légier. Le garde du corps personnel de chaque dirigeant du FN, puis du RN, depuis le début des années 1990 est condamné à douze mois de prison avec sursis, deux ans d’inéligibilité, sans inscription au casier.
- Yann Le Pen. La sœur de Marine Le Pen et la mère de Marion Maréchal, soupçonnée d’avoir été injustement rémunérée comme collaboratrice de Bruno Gollnisch, est condamnée à douze mois de prison avec sursis simple et deux ans d’inéligibilité avec sursis.
- Wallerand de Saint-Just. L’ancien trésorier du parti a été condamné à trois ans de prison dont un an sous bracelet électronique à domicile, 50 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité avec exécution provisoire.
- Julien Odoul. Aujourd’hui député de l’Yonne, l’ancien assistant parlementaire est condamné à huit mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité sans exécution provisoire.
- Micheline Bruna. Rémunérée comme assistante au Parlement européen, au service notamment de Marine Le Pen et de Bruno Gollnisch, celle qui occupait au même moment la fonction de secrétaire particulière de Jean-Marie Le Pen est condamnée à douze mois de prison avec sursis simple et deux ans d’inéligibilité avec sursis.
- Guillaume L’Huillier. Rémunéré comme collaborateur de Bruno Gollnisch et de Marine Le Pen, il est condamné à douze mois de prison avec sursis simple et deux ans d’inéligibilité.
- Gérald Gérin. Ancien conseiller régional en Provence-Alpes-Côte d’Azur et assistant personnel de Jean-Marie Le Pen, est condamné à douze mois de prison avec sursis et un an ferme d’inéligibilité.
- Timothée Houssin. Le député de l’Eure depuis 2022, qui avant ça avait été l’assistant parlementaire de l’eurodéputé Nicolas Bay, est condamné à six mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité.
- Loup Viallet. Rémunéré par l’eurodéputée Dominique Bilde, il occupait les fonctions de délégué national du FN chargé de la prospective. Il est condamné à six mois de prison avec sursis.
- Charles-Henri Hourcade. Rémunéré comme collaborateur de Louis Aliot, il était aussi graphiste au sein du pôle communication du Front national. Il est condamné à six mois de prison avec sursis.
- Jeanne Pavard. Rémunérée comme assistante parlementaire de Jean-François Jalkh, elle est condamnée à huit mois de prison avec sursis.
- Charles Van Houtte. Ce dernier, qui assurait la gestion centralisée des contrats, a été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis, 5 000 euros d’amende et une inéligibilité de deux ans avec exécution immédiate.
- Laurent Salles. Assistant parlementaire de Louis Aliot, qui travaillait au parti sur les grandes manifestations, est condamné à six mois de prison avec sursis.
- Christophe Moreau. L’ancien expert-comptable a été relaxé par le tribunal, car ce dernier a considéré qu’il « n’est pas établi qu’il était au courant » des détournements de fonds publics.
- Nicolas Crochet. Ce proche de longue date de Marine Le Pen qui a été employé comme expert-comptable par le parti et a occupé un « rôle central » dans l’affaire, a été condamné à une peine de trois ans de prison, dont un an ferme aménagé ab initio, une inéligibilité de trois ans avec exécution provisoire.
Les condamnations des six anciens eurodéputés FN, en plus de Marine Le Pen et Louis Aliot
- Bruno Gollnisch. L’ancien numéro deux du parti est condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis et un sous bracelet électronique, 50 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité, avec exécution provisoire.
- Nicolas Bay. Secrétaire général du FN (2014-2017), puis vice-président du parti (2017-2018), il a rejoint Eric Zemmour en 2022 et est aujourd’hui député européen. Il est condamné à douze mois de prison dont six mois ferme sous bracelet électronique, 8 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité avec exécution provisoire.
- Dominique Bilde. L’eurodéputée de 2014 à 2024 est condamnée à dix-huit mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité avec sursis.
- Mylène Troszczynski. L’eurodéputée de 2014 et 2019 est condamnée à dix-huit mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité avec sursis.
- Marie-Christine Boutonnet. L’ancienne cadre administrative qui a siégé au Parlement européen de 2014 à 2019 est condamnée à dix-huit mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité avec sursis.
- Marie-Christine Arnautu. Historique du parti, elle se voit infliger une peine de dix-huit mois avec sursis, 8 000 euros d’amende, dont 3 000 euros avec sursis, et une inéligibilité de trois ans.
- Fernand Le Rachinel. L’ancien eurodéputé a été condamné à deux ans avec sursis, 15 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité.