Alors que la figure nationaliste a écopé d’une peine d’inéligibilité immédiate de cinq ans dans l’affaire des assistants parlementaires des eurodéputés FN, elle a dénoncé lundi soir sur TF1 «une décision politique».
Et maintenant ? Reconnue coupable de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants des eurodéputés FN (devenu Rassemblement national), Marine Le Pen a été ce lundi déclarée inéligible pour cinq ans par le tribunal correctionnel de Paris. Si la chef de file des députés nationalistes a annoncé interjeter appel, la peine s’applique immédiatement compte tenu de l’exécution provisoire prononcée par les juges de première instance. Ce qui compromet sérieusement la candidature de la chef de file des députés RN à la présidentielle de 2027. Après que Jordan Bardella, possible remplaçant de Marine Le Pen en cas d’empêchement, a fustigé sur les réseaux sociaux l’«exécution» de la «démocratie française», sa mentor a dénoncé le soir même sur TF1 une «décision politique». Le Figaro vous résume ce qu’il faut retenir de son interview au journal télévisé.
Une décision «politique»
Quelques heures après le verdict du tribunal correctionnel de Paris, Marine Le Pen a qualifié la décision de «politique» eu égard à l’exécution provisoire associée par les juges à la peine. Un élément parfaitement réfléchi selon elle à deux ans de la prochaine élection reine. «En France, lorsque vous faites appel, l’appel est suspensif et annule le jugement de première instance, remet dans la situation d’être présumé innocent et l’affaire est rejugée. Là, la présidente (de la chambre) m’a rendu inéligible tout de suite pour m’empêcher d’être élue», a-t-elle rappelé.
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Le Pen dénonce la «violation de l’État de droit»
Selon Marine Le Pen, «l’État de droit a été totalement violé par la décision qui a été rendue» puisqu’elle «empêche un recours effectif» et «considère que le droit de se défendre justifie l’exécution provisoire». «Ce soir, il y a des millions de Français qui sont indignés, indignés à un point inimaginable, en voyant que, en France, dans le pays des droits de l’Homme, des juges ont mis en place des pratiques que l’on croyait réservées aux régimes autoritaires», a-t-elle protesté, accusant la présidente du tribunal de l’avoir condamné «sans fondement».
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«Des pratiques que l’on croyait réservées aux régimes autoritaires»
Se disant «innocente» dans cette affaire, la députée du Pas-de-Calais s’en est ensuite prise aux juges qui «ont mis en place des pratiques que l’on croyait réservées à des régimes autoritaires». Pour elle, ce 31 mars 2025 est un «jour funeste (…) pour notre démocratie et pour notre pays, où des millions de Français vont être privés de la candidate qui est aujourd’hui donnée comme étant la favorite de l’élection présidentielle.»
Jordan Bardella candidat en 2027 ? «Je ne vais pas me laisser éliminer ainsi»
Si Marine Le Pen est bel et bien empêchée se présenter une quatrième fois à l’Élysée en 2027, Jordan Bardella peut-il être un recours ? «C’est un atout formidable pour le mouvement», a affirmé la figure nationaliste, «espérant» que le RN «n’aura pas à l’utiliser plus tôt que nécessaire». «Combative», elle a balayé l’hypothèse d’être remplacée dans un avenir proche : «Je ne vais pas me laisser éliminer ainsi». «Il y a un chemin, il est étroit, mais il existe», a-t-elle insisté alors que sa voie politique vers 2027 est dorénavant très étroite. S’appuyant sur «les millions de Français qui (lui) font confiance», Marine Le Pen n’est «pas prête à (se) soumettre à un déni de démocratie aussi facilement». En clair, sa condamnation n’entraine «en aucune manière, en aucune façon» son retrait de la vie politique.
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