Un soir de Classique n’est jamais un soir comme les autres en Ligue 1. Malgré les classes d’écart entre les deux équipes au vu de leurs dernières semaines, le PSG et l’OM allaient forcément se livrer une belle bataille ce dimanche, en clôture de la 26e journée de l’élite. Héroïques en milieu de semaine après avoir éliminé Liverpool en 8es de finale de Ligue des Champions, les Parisiens souhaitaient forcément finir cette semaine de la meilleure des manières avec une victoire face à son rival devant ses supporters. En face, l’OM est en proie au doute. Battus lors de deux de leurs trois derniers matches de Ligue 1, les Phocéens ont vu leur avance au classement fondre comme neige au soleil alors que tous ses concurrents pour la deuxième place sont revenus dans la course. Pour essayer de s’en sortir, il fallait réaliser le coup parfait ce dimanche au Parc des Princes.
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Pour ce faire, Roberto De Zerbi a décidé d’aligner un onze surprenant avec un Mason Greenwood sur le banc alors que les Olympiens étaient privés de Bennacer et Hojbjerg dans l’entrejeu. En défense, Luiz Felipe était titularisé pour la première fois depuis son arrivée sur la Canebière. Des choix osés qui n’ont pas porté leurs fruits en première période. Rapidement dominés, les Marseillais ont été acculés en défense lors du premier quart d’heure. Et alors que Nuno Mendes s’est procuré la première grosse occasion du match, le club de la capitale a rapidement concrétisé sa domination. Lancé dans la profondeur par Fabian Ruiz, Ousmane Dembélé a raté son contrôle mais avait la fougue nécessaire pour dribbler Geronimo Rulli puis envoyer une frappe puissante afin d’ouvrir le score (1-0, 18e). Dès lors, Marseille s’est réveillé.
La révolte de l’OM n’aura pas suffi
Paris prend le large en Ligue 1
Plus incisifs, les hommes de Roberto De Zerbi ont commencé à se frayer un chemin vers les 30 derniers mètres adverses. Plus entreprenants, ces derniers se sont créés leurs premières occasions à l’instar de cette frappe puissante de Rongier (31e). Finalement, face au manque d’inspiration de leurs rivaux, Paris est reparti de l’avant et a piqué sur une nouvelle attaque éclair. Lancé en profondeur, Fabian Ruiz a servi un Nuno Mendes esseulé qui a doublé la mise malgré l’intervention de Rulli (2-0, 42e). Ainsi, Marseille rentrait aux vestiaires avec deux buts de retard après avoir réalisé un match assez intéressant dans le même temps. Au retour des vestiaires, l’OM a pourtant rapidement repris espoir. Profitant de la mauvaise passe en retrait de Mendes, Rabiot s’en est allé dribbler Donnarumma avant de servir Gouiri en retrait. Auteur d’un match cohérent, l’Algérien ne s’est pas fait prier pour réduire l’écart au score (2-1, 52e).
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Pour autant, Paris a vite repris le chemin de l’attaque. Sans forcer, les ouailles de Luis Enrique se sont créées de multiples occasions dont la frappe enroulée de Dembélé qui a trouvé le poteau de Rulli (60e). Et alors que l’Argentin s’est ensuite parfaitement interposé face à Warren Zaïre-Emery (62e), le portier marseillais n’a rien pu faire à la 76e minute. Sur un centre anodin de Hakimi sur la droite, Pol Lirola, entré dix minutes plus tôt, avait une pulsion incompréhensible et envoyait le ballon dans ses propres filets sur un mauvais tacle (3-1, 76e). En fin de match, le PSG a eu plusieurs opportunités d’alourdir le score (83e, 86e), mais la réussite n’était pas au rendez-vous face à des Olympiens qui avaient abdiqué depuis plusieurs minutes. Avec cette victoire toujours bonne à prendre vu le rendez-vous, Paris se rapproche toujours plus vers un 13e titre en Ligue 1. De son côté, Marseille concède une nouvelle victoire dans un Classique, mais restent deuxièmes. Loin d’avoir été mauvais, les Olympiens voient toujours Monaco, Nice et Lyon revenir à portée de points. La course à la deuxième place est définitivement relancée !
L’homme du match : Ruiz (8) : l’Espagnol a brillé par sa qualité de transmission. D’abord décidé à jouer court en début de partie, il envoyait Dembélé se présenter seul face à Rulli grâce à une passe en profondeur lumineuse et envoyée dans un tempo parfait, permettant d’inscrire le premier but (18e). Tourné vers l’attaque, il était à l’origine du break, en réalisant un appel dans le dos de la défense. Servi par Hakimi, il distribuait un caviar à Mendes qui n’avait plus qu’à pousser le ballon au fond des filets (42e). Alors que son équipe a davantage joué au petit trot en seconde période, il a continué à faire le boulot.
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PSG
– Donnarumma (6) : étincelant contre Liverpool, le portier parisien a réalisé un match sérieux. Sollicité en tout début de rencontre par un coup franc de Gouiri, qu’il captait aisément (2e), il était ensuite vigilant pour intercepter un petit ballon aérien de Rongier qui filait vers un partenaire (29e). Son fait d’armes le plus marquant est certainement cette parade sur une frappe lointaine du milieu marseillais, qu’il parvenait à repousser (31e). Après quarante-cinq premières minutes impériales, il a tenté une sortie loin de son but pour gêner Rabiot, mais le milieu de terrain le mettait dans le vent et transmettait à Gouiri, qui réduisait l’écart (52e).
– Hakimi (7,5) : capitaine en l’absence de Marquinhos, le Marocain a, comme souvent, davantage été un second ailier qu’un véritable arrière droit. Tout au long de la rencontre, il a multiplié les montées et a amené beaucoup de danger. Peu sollicité sur le plan défensif, c’est lui qui est à l’origine du deuxième but des troupes de Luis Enrique : il trouvait Ruiz plein axe d’une passe magnifique, qui pouvait alerter Mendes (42e). Alors que le rythme était un peu retombé en seconde période, il a permis à son équipe de faire un nouveau break : il centrait vers ses partenaires, mais le ballon arrivait sur Lirola, qui l’envoyait dans ses propres filets (76e).
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– Beraldo (6,5) : le Brésilien a davantage été un premier relanceur qu’un défenseur central, surtout en première mi-temps. Deuxième joueur Rouge et Bleu à avoir touché le plus de ballons (50), il a parfaitement amorcé les phases de possession parisiennes. Peu inquiété sans le cuir, il n’a pas montré de faille lors des quelques temps forts des Phocéens.
– Pacho (6,5) : comme à son habitude, le gaucher s’est montré impérial. Laissant souvent à Beraldo le soin de relancer, il n’a lui non plus souffert sur les offensives phocéennes. Après la passe complètement manquée de Mendes, il ne pouvait rien pour empêcher Gouiri de marquer (52e). Toujours aussi à l’aise durant la deuxième partie de la rencontre, il permettait à son équipe de passer une fin de match tranquille en réalisant une très belle intervention devant Gouiri, bien lancé en profondeur (81e).
– Nuno Mendes (5,5) : alors que son équipe avait manifestement choisi le côté droit pour mener ses offensives, le Portugais a pendant longtemps été absent des phases d’attaque franciliennes. Mais son profil offensif lui a permis de se retrouver à la conclusion d’une attaque parisienne ultra rapide. Présent au cœur de la surface adverse, il se voyait adresser un ballon qu’il n’avait plus qu’à pousser dans les cages d’un Rulli qui tentait malgré tout de sortir le cuir, sans succès (42e). Il commençait le deuxième acte de façon catastrophique, en offrant un véritable caviar à Rabiot, qui donnait ensuite à Gouiri, qui réduisait l’écart (52e). Il était proche de rattraper sa bévue d’une frappe du droit, mais le poteau venait l’en empêcher (60e).
– Zaïre-Emery (6,5) : le titi parisien s’est montré très actif à la récupération. Semblant infatigable, il est venu de nombreuses fois gratter le ballon dans les pieds adverses. Remportant sept de ses neuf duels au cours du premier acte, il n’a pas permis aux Phocéens de prendre le contrôle du milieu de terrain. Positionné plus haut en deuxième période, il aurait pu creuser l’écart en se présentant avant Rulli, mais le gardien adverse réalisait un bon arrêt (62e). Remplacé par Barcola (64e), qui a apporté sa vitesse et du tranchant. Il avait le ballon du 4-1 au bout du pied, mais a trop tergiversé devant Rulli (87e).
– Vitinha (7) : le Portugais a été remuant dans l’entrejeu. Essentiel pour sortir du pressing marseillais, le joueur de 25 ans a fait preuve d’une habileté technique sans faille. Lors du premier acte, il est le Parisien ayant perdu le moins de ballons, mais aussi celui ayant réalisé le plus de passes (41). Cerise sur le gâteau : chacune de ses transmissions a trouvé preneur. Toujours plein d’énergie en deuxième mi-temps, il a continué de contrôler le milieu de terrain.
– Ruiz (8) : voir ci-dessus.
– Kvaratskhelia (6) : attaquant le moins en vue parmi le trio offensif des Franciliens, l’ancien Napolitain s’est tout de même révélé précieux. Sur l’ouverture du score de Dembélé, c’est lui qui déviait très intelligemment le ballon vers Ruiz, qui a ensuite pu alerter son attaquant (18e). Moins provocateur que Doué sur son côté droit, il n’a pas eu de réelle occasion de s’illustrer au cours des quarante-cinq dernières minutes. Remplacé par Hernandez (80e).
– Dembélé (7,5) : dans un rôle de pur avant-centre, l’ambidextre n’a eu besoin que d’une dizaine de minutes pour se mettre en action. Sur un centre en retrait de Doué, il reprenait le ballon au point de penalty, mais Rulli réussissait un bel arrêt (11e). Quelques instants plus tard, bien lancé en profondeur, il se retrouvait seul face à l’Argentin. S’il s’est d’abord emmêlé les pinceaux, il a fait preuve d’un sacré sang-froid pour finalement le dribbler et marquer dans le but vide (18e). Clinique face au but, il a également fait preuve d’altruisme, comme sur cette action où il permet à Zaïre-Emery de se retrouver en face-à-face avec Rulli (62e). Remplacé par Lee (80e).
– Doué (6,5) : très actif dans son couloir droit, celui qui a rejoint Paris l’été dernier a donné de sacrés maux de tête à Dedic et Cornelius. Grâce à sa qualité de dribble, il a amené beaucoup de danger, à l’image de ce centre en retrait à destination de Dembélé, créant la première occasion du match (11e). Toujours aussi percutant durant la majeure partie du premier acte, il a ensuite baissé en régime au cours du second. Remplacé par Neve (72e).
OM
– Rulli (4,5): Rulli a répondu présent sur la première grosse occasion du match (10e), en se couchant parfaitement sur une frappe puissante de Nuno Mendes pour écarter le danger. Impuisant sur l’ouverture du score de Dembélé (17e), il a pourtant tenté de s’interposer. Même scénario sur le second but parisien (41e), où il a effleuré le ballon du bout des doigts sans pouvoir empêcher le break. Une très belle sortie pour fermer l’angle sur une frappe de Zaïre-Emery (60e), suivie d’une bonne prise de centre parisien (62e). Il est cependant surpris sur le but contre son camp de Lirola, où il ne peut rien faire. Un second acte de meilleure qualité dans l’ensemble.
– Luiz Felipe (4,5): le match de Luiz Felipe a été correct pour sa première titularisation, bien qu’il n’ait pas montré d’extravagance. On a pu constater qu’il n’avait pas encore les 90 minutes dans les jambes, surtout face à la rapidité de Dembele et Barcola. Remplacé par Pol Lirola (63e), qui n’a pas marqué le match par sa justesse, le défenseur marseillais a commis une erreur quelques minutes après son entrée, en tentant de dégager un centre, trompant son propre gardien (77e).
– Balerdi (4): Balerdi a connu un match difficile en défense, notamment dans le système à trois centraux. Pris dans le dos par Dembélé, il n’a pas réussi à rattraper son retard, contribuant à l’ouverture du score parisienne. En retard également sur Fabian Ruiz, qui a délivré une passe décisive, il a eu du mal à gérer la profondeur et les appels de ses adversaires. Un match timide, où ses interventions ont manqué de réactivité face aux offensives parisiennes.
– Cornelius (3): la performance de Cornelius en défense a été globalement mitigée, souvent pris de vitesse par les attaquants parisiens. Néanmoins, il a réalisé une intervention salvatrice à la 37e minute en coupant une passe décisive de Dembélé juste devant le but, prévenant ainsi une occasion franche. Bien qu’il ait éprouvé des difficultés face à la rapidité des joueurs parisiens, il a affiché un visage plus solide en seconde période, avec des ajustements qui ont renforcé sa prestation.
– Rongier (3): Rongier a vécu un match mitigé, avec quelques bonnes interventions au milieu de terrain, notamment dès la 7e minute, où il a été efficace pour récupérer des ballons. Offensivement, il a montré de l’audace, notamment à la 30e minute, où il a déclenché une frappe puissante depuis 15 mètres, obligeant le gardien parisien à sortir un bel arrêt. Cependant, sa performance a été entachée par une gestion un peu trop précipitée du ballon, perdant 10 ballons durant la rencontre. Remplacé par Neal Maupay à la 84e minute de jeu.
– Kondogbia (5): match plutôt intéressant pour Kondogbia. Il s’est illustré très tôt en détournant une frappe dangereuse de Nuno Mendes du bout du pied (3e) avant de se défaire du pressing parisien pour lancer une offensive (4e). Actif dans la récupération, il a tenté d’apporter de l’impact au milieu en début de match. En revanche, il a manqué de précision dans le dernier geste, envoyant une tête au-dessus (15e), même s’il était hors jeu sur l’action.
– Dedic (5): match intéressant pour le jeune Bosniaque, appliqué défensivement et inspiré dans ses montées. Il s’est projeté avec justesse vers l’avant, initiant une offensive prometteuse (27e), et a tenté un centre dangereux, finalement repoussé par la défense parisienne (35e). Sérieux dans son repli, il a tenu son couloir avant de céder sa place à Quentin Merlin à la 63e minute.
– Luis Henrique (3): le match de Luis Henrique a été presque invisible par moments. Peu impactant et peu décisif, il n’a pas réussi à se distinguer dans cette rencontre, qui restera comme l’une de ses moins convaincantes de la saison. Avec 12 ballons perdus et aucune réussite sur les 3 centres tentés, il n’a pas réussi à apporter le danger sur le côté. Sa capacité à se projeter vers l’avant et à être créatif a manqué, ce qui a limité son influence sur le jeu de l’OM.
– Nadir (5,5): Bilal Nadir a réalisé une première mi-temps encourageante, malgré la dynamique compliquée de l’OM. Proactif et combatif, il a montré de bonnes intentions, mais aussi quelques lacunes, perdant un ballon dangereux sous le pressing parisien (8e) et manquant un bon appel de Gouiri, parti seul côté gauche (14e). Il s’est toutefois illustré en récupérant un ballon haut face à Nuno Mendes avant d’obtenir une faute bien placée (25e), même si son coup franc a buté sur le mur. Il s’est aussi projeté avec justesse vers l’avant (25e, 35e), tentant d’apporter du dynamisme au jeu marseillais. Bilal Nadir est finalement remplacé par Mason Greenwood (63e), qui a essayé d’apporter de la verticalité et de l’explosivité à l’attaque olympienne.
– Rabiot (5): Pour son grand retour au Parc des Princes sous les couleurs de l’OM, Rabiot a d’abord été discret, peinant à peser sur le jeu en première période. Il s’est cependant réveillé après la pause, retrouvant de l’influence au milieu de terrain. Il s’est notamment illustré par une superbe passe pour Amine Gouiri, qui n’a eu qu’à pousser le ballon dans le but vide, permettant à l’OM de réduire l’écart (52e).
– Gouiri (5,5): Actif en attaque, Gouiri a manqué de tranchant dans le dernier geste. Il a tenté le premier coup franc du match (1e), mais son ballon a fini directement dans les bras de Donnarumma. Présent au rebond à l’entrée de la surface (28e), il a vu sa tentative contrée par un défenseur, tout comme sa frappe quelques minutes plus tard depuis une position idéale (34e). Cependant, il a retrouvé le sens du but en seconde période, réduisant l’écart en poussant le ballon dans un but vide après une belle passe de Rabiot (52e).