NOS COUPS DE CŒUR
S’offrir le scalp de Liverpool et de l’OM en moins d’une semaine, impossible de rêver plus beau scénario pour les supporters du PSG. Et les hommes de Luis Enrique l’ont fait, sans forcément forcer leur talent dimanche soir (3-1), pour venir à bout de l’ennemi de toujours dans un Parc des Princes qui n’attendait que ça. Avec 19 points d’avance au classement de Ligue 1 sur son dauphin, après la 26e journée, le club parisien, toujours invaincu, fonce vers un 13e titre de champion de France. Ça pourrait être acté dès la 27e levée ! Signe d’une période idyllique, le coach espagnol a pu faire tourner son effectif, avant la trêve internationale. Parfait pour boucler une séquence en forme de long tunnel depuis le début de l’année. Avec déjà le quart de finale de C1 face à Aston Villa dans tous les esprits (9 et 15 avril). Trois matchs d’ici là, Saint-Etienne et Angers en Ligue 1 et Dunkerque, en Coupe de France.
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Du haut de ses 29 ans et ses 227 matches au Paris-SG, Adrien Rabiot savait pertinemment à quoi s’attendre côté accueil dimanche soir. De son entrée sur la pelouse pour l’échauffement au match en lui-même, il a connu la même ambiance. Hostile. Pour ne pas dire plus (voir par ailleurs). Et pourtant, le capitaine d’un soir de l’OM n’en a pas rajouté. Il aurait pu, quand le club olympien a réduit le score grâce à sa passe décisive pour Amine Gouiri en seconde période. Il ne l’a pas fait. C’est à saluer et à mettre à son crédit. Conscient d’être passé chez l’ennemi, il est resté digne. Sans en rajouter. À noter qu’il a passé un long moment avec le Parisien Presnel Kimpembe sur la pelouse, après le coup de sifflet final, avant d’échanger avec le staff.
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Contrairement à d’autres adversaires du PSG, l’OM a tenté des choses. Les joueurs de Roberto De Zerbi ont mis les ingrédients pour regarder leurs adversaires dans les yeux, intensité, combat, pressing haut. Évidemment, ce n’était pas suffisant, même face à un Paris Saint-Germain à 60 ou 70% de son potentiel. Les Olympiens ont en effet cédé sur ce que les joueurs ont qualifié de «buts évitables». En fait, des buts en transition. Car l’OM a eu bien du mal à juguler les fulgurances parisiennes dimanche soir… Toujours est-il que, contrairement au match aller (0-3), fin octobre, les joueurs marseillais repartent de Paris avec des regrets mais surtout la tête haute.
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Après avoir multiplié les essais en début de saison, Luis Enrique a plus ou moins trouvé son 11 de départ. Sauf blessure ou grosse méforme, Gigio Donnarumma, Achraf Hakimi, Marquinhos, Willian Pacho, Nuno Mendes, Joao Neves, Vitinha et Ousmane Dembélé sont assurés de débuter. Il reste une zone de flou pour le troisième larron au milieu, Fabian Ruiz ou Warren Zaïre-Emery, et au sujet de l’identité des deux ailiers, à choisir entre Bradley Barcola, Khvicha Kvaratskhelia et Désiré Doué. Problème ? «Marqui» sera suspendu à l’aller contre Aston Villa. Un nom s’impose pour le remplacer : Lucas Beraldo. Lucas Hernandez n’a pas (encore) retrouvé son meilleur niveau et Presnel Kimpembe, encore moins. Bonne nouvelle ? Le jeune Brésilien est en forme. Il l’a encore démontré dimanche, avec un match très honnête. 5 duels gagnés sur 6, 96% de passes réussies, 8 ballons récupérés… Beraldo apporte des garanties dans la ressortie de balle. Intéressant.
NOS COUPS DE GRIFFE
Comme l’a dit Roberto De Zerbi, ce n’est plus vraiment un Classique. L’écart est simplement trop grand entre un PSG prétendant au sacre en Ligue des champions et un OM qui serait déjà bien heureux de participer à la prochaine C1. Le club de la capitale n’a pas toujours utilisé ses énormes moyens à bon escient. C’est désormais le cas. Les rivaux nationaux ne peuvent pas suivre… Pas plus l’OM – qui n’a battu Paris que deux fois depuis 2011 – que les autres. L’écart au classement est symbolique : 19 points. Un gouffre. Le PSG trop fort avec plus de 800 M€ de budget ? Faux problème. Ce n’est même pas suffisant pour remporter la C1 jusqu’ici. Et c’est par exemple autant que le Bayern, dans une Bundesliga où l’OM, avec 275 M€ (2e budget de France), n’aurait que le sixième budget, derrière Dortmund, Leipzig, Francfort et Leverkusen. Il faut se poser les bonnes questions. L’arrivée du Paris FC va peut-être aider.
Toujours est-il que ce 109e Classique était finalement dépourvu d’émotion. Pas plus côté parisien, où on est habitué aux succès face à l’OM, que marseillais, où beaucoup espéraient juste ne pas prendre une valise. Triste.
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Le PSG était prévenu. Les supporters aussi. Mais ces derniers ont fait ce qu’ils voulaient dans les travées du Parc des Princes. Entre chants insultants, banderoles honteuses et la mère du capitaine de l’OM visée. Qu’un accueil hostile soit mis en place à un ancien joueur passé chez l’ennemi, c’est vieux comme le monde. Mais pourquoi s’attaquer à la mère d’Adrien Rabiot ? À plusieurs reprises, elle a été prise pour cible par des banderoles honteuses. «Loyauté pour les hommes, trahison pour les put… Telle mère, tel fils», «Put… de mère en fils» ou encore, et c’est la pire, «Véro, c’est lequel son vrai père : Déhu, Fiorèse, Cana ou Heinze ?». Scandaleux, quand on sait que le père de l’intéressé est décédé en 2019 des suites d’une longue maladie…
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Certes, il y a toujours une erreur quelque part sur un but. Peut-être pas aussi grossières que sur les deux derniers de la rencontre… Sur la réduction du score marseillais, Nuno Mendes a adressé une passe décisive magistrale à Amine Gouiri. Lequel Mendes, loué pour son travail défensif contre Liverpool, s’est évertué à nous faire mentir tout au long de la rencontre, n’apportant que sur le plan offensif, avec d’ailleurs le but du 2-0 à la clé. Pour ce qui est du dernier but de la rencontre, c’est encore plus incompréhensible : centre d’Achraf Hakimi, pas de Parisien dans les parages, et Pol Lirola a catapulté le ballon au fond des filets en bon renard des surfaces. Beau geste d’attaquant pour le défenseur marseillais. Ça aurait été mieux dans la cage d’en-face…