Ce samedi, le PSG avait l’occasion de rentrer encore plus dans l’histoire de la Ligue 1. Formation la plus titrée de l’histoire du championnat, le club de la capitale pouvait se rapprocher d’un 13e titre, qui leur reviendra très rapidement, sauf énorme tremblement de terre, en cas de victoire sur la pelouse de Saint-Etienne. Alors que Reims a battu l’OM un peu plus tôt dans la journée, il ne manquait plus qu’aux Parisiens de battre les Verts et espérer un nul entre Monaco et Nice ce soir pour officiellement être champions dès ce samedi. De l’autre côté, l’ASSE avait besoin de l’emporter pour continuer de croire en sa mission maintien. D’entrée, les Stéphanois ont montré un supplément d’âme. Bien que le PSG avait la possession, cette dernière était assez stérile face à des Ligériens en place et volontaires. Inspirés, ces derniers ont même pris l’avantage sur un contre d’école.
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Déjà dangereux quelques secondes avant, Lucas Stassin a trompé Matvey Safonov d’une belle tête sur un centre de Davitashvili (1-0, 9e). Surpris, les Parisiens ne s’affolaient toujours pas et ont même laissé suffisamment d’espaces à leurs adversaires pour qu’ils se procurent des opportunités dangereuses (14e, 17e). Mais alors que Fabian Ruiz a sonné la révolte à travers une frappe approximative (28e), le PSG est monté en régime et a fait le nécessaire pour rentrer aux vestiaires à hauteur de l’ASSE au tableau d’affichage. Auteur d’un gros raté quelques minutes plus tôt (39e), Gonçalo Ramos était légèrement touché dans la surface par Florian Tardieu. Suffisant pour que Jérémy Stinat indique le point de penalty et que le Portugais se fasse justice lui-même (1-1, 43e). Juste avant la mi-temps, Lucas Stassin a manqué de lucidité au moment de négocier un face-à-face avec Safonov, en essayant de lober le portier russe au terme d’un joli contre (45+3e). Vous l’aurez compris, l’ASSE pouvait donc nourrir de sérieux regrets après un premier acte maîtrisé.
Le PSG a déroulé en seconde période
Au retour des vestiaires, le PSG a pris le large. Désormais supérieurs à des Stéphanois encore sonnés du penalty encaissé avant la pause, les hommes de Luis Enrique ont tranquillement disséqué leurs adversaires. Profitant des espaces béants offerts par les Verts, le PSG a repris l’avantage suite à un contre supersonique au terme duquel Khvicha Kvaratskhelia a fait parler toute sa technique et son sang-froid pour ajuster son vis-à-vis d’un crochet bien senti et d’une frappe létale au premier poteau (1-2, 50e). Dès lors, le robinet était ouvert et la défense stéphanoise a été submergée. Solide sur sa ligne face à Barcola (52e), Larsonneur n’a rien pu faire sur l’action suivante face à un Désiré Doué froid de réalisme dans la surface de l’ASSE (1-3, 53e). Étouffées, les ouailles d’Eirik Horneland ont subi les vagues incessantes des Parisiens vers leur surface.
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Profitant d’un Batubinsika hésitant, Ruiz a lancé Barcola qui a accéléré jusqu’à la surface adverse. Lucide, l’ancien de l’OL a servi Joao Neves en retrait qui n’a laissé aucune chance à Larsonneur (1-4, 62e). Décidément asphyxiée, l’ASSE a bu le calice jusqu’à la lie quand Doué s’est joué d’Ekwah et Batubinsika avant de fusiller Larsonneur (1-5, 67e). Malgré un léger sursaut d’orgueil, les coéquipiers de Benjamin Bouchouari ont continué de subir et ont encaissé un sixième but en fin de rencontre quand le jeune Ibrahim Mbaye s’est joint à la fête en marquant dans le but vide après un caviar de Mendes (1-6, 90+1e). Un joli festival pour un PSG qui a été bousculé en première période et qui a démontré toute sa force de frappe au retour des vestiaires. Avec ce succès, et la défaite de l’OM un peu plus tôt dans la journée, le PSG pourrait donc être champion dès ce samedi en cas de match nul entre Monaco et Nice. De son côté, l’ASSE a coulé et stagne à une 17e place inquiétante au bout de 27 journées.
L’Homme du match
– (8) Doué : sa première mi-temps tranche complètement avec la seconde. Du superflu et des imprécisions, d’abord, puis du très grand Doué, ensuite. Il transperce le bloc stéphanois avant de fermer son pied façon Mbappé sur son premier but (53e), mais sa plus belle œuvre reste la deuxième quand il déclenche un missile après avoir laissé sur place Batubinsika et Ekwah à la manière de Neymar. L’attaquant de 19 ans est toujours perché sur son petit nuage, et il finit la soirée avec ses 3es et 4es buts de la saison en Ligue 1.
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Saint-Étienne
– Larsonneur (4) : face à l’ogre parisien, le portier stéphanois a bu le bouillon, mais a toutefois dû attendre la 39e minute pour être mis à l’épreuve. C’est Ramos qui a tenté sa chance à bout portant, mais sa frappe du gauche a été directement envoyée sur le gardien des Verts, qui a capté le ballon. Une nouvelle fois opposé au Portugais trois minutes plus tard, cette fois-ci sur penalty, il a été pris à contre-pied. Le second acte a été un vrai déluge : il a été battu par Kvaratskhelia d’entrée (50e), avant de détourner une frappe de Doué du bout des doigts (52e). Mais le néo-international français ne lui laissait aucune chance sur sa seconde tentative quelques instants plus tard (53e). Sans défense face à Neves (62e), il a ensuite été fusillé par Doué, qui s’est offert un doublé (66e). Difficile de lui en vouloir sur le but de Mbaye, une nouvelle fois trop seul (89e).
– Maçon (3) : durant les quarante-cinq premières minutes, le latéral droit ne s’est pas laissé impressionner par l’armada offensive des Franciliens. Sérieux dans son placement, il n’a pas cherché à amener du danger offensivement et s’est focalisé sur ses tâches défensives. Mais lors des quarante-cinq suivantes, il a complètement explosé. Les attaquants parisiens se sont vu offrir de véritables boulevards dans son dos, et il a semblé faire de la figuration tant les Franciliens lui ont fait mal. Averti d’un carton jaune pour un tacle trop appuyé (68e).
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– Batubinsika (3,5) : comme Nadé, le Congolais a joué un premier acte de haut niveau avant de plonger durant le second. S’il n’était pas le plus fautif sur les trois premiers buts encaissés, il a perdu le ballon amenant celui de Neves (62e). Sur le deuxième but de Doué, il a été trop facilement mis dans le vent par le Parisien (66e) et n’a de toute façon pas été assez présent pour gêner les pensionnaires du Parc des Princes.
– Nadé (3) : le joueur formé à Saint-Étienne a réalisé une première moitié de match sérieuse. En première mi-temps, il n’a quasiment rien eu à se reprocher, formant une paire solide avec Batubinsika. Mais la seconde a démarré de la pire des façons pour lui : contré dans sa passe, il a offert à Kvaratskhelia un boulevard, et le Parisien a marqué (50e). Le but du Géorgien a semblé l’avoir totalement sorti de son match, puisqu’il a été inoffensif sur chacun des pions qui ont suivi.
– Pétrot (3) : l’ancien Lorientais a d’abord fait le job, mais pas assez longtemps. Dans son rôle de latéral gauche, il a bien fermé son couloir, et les débordements y ont été très rares durant la première moitié de la rencontre, durant laquelle sa seule erreur a été un dégagement totalement loupé, offrant une énorme opportunité à Ramos (39e). Mais sa deuxième mi-temps a été terrible, et il a explosé comme le reste de ses partenaires.
– Bouchouari (3,5) : le Marocain est apparu particulièrement à l’aise au milieu de terrain en première mi-temps. Il est parvenu à porter le ballon vers l’avant, éliminant des Parisiens par ses dribbles. Au retour des vestiaires, la donne a changé, et il n’a plus pu bénéficier d’autant d’espace ni apporter de danger. Averti d’un carton jaune (26e).
– Ekwah (3,5) : positionné dans un rôle de sentinelle, le joueur de 23 ans a bien cru qu’il parviendrait à enrayer les offensives parisiennes, étant souvent bien placé pour le faire. Mais les joueurs de Luis Enrique ont passé la seconde en deuxième période, et il a paru totalement dépassé par les événements.
– Tardieu (3) : le Français a fait le job en première mi-temps, coulissant lors des possessions parisiennes. Solide dans les duels et propre dans ses transmissions, il a fait le nécessaire sans se montrer étincelant. Mais son premier acte de bonne facture a volé en éclats en seconde période, après que Paris a appuyé sur l’accélérateur. Remplacé par Mouton (63e).
– Cardona (4) : le joueur prêté par Augsbourg a apporté de la percussion sur le côté droit. Par deux fois, il a été proche de permettre à son équipe de mener, dans un rôle de passeur. Il a alerté une première fois Stassin d’un centre à ras de terre, mais l’avant-centre a manqué sa reprise (40e). Juste avant la pause, sur un contre, il a de nouveau trouvé son coéquipier, mais celui-ci s’est encore manqué (45e+3). Alors que son équipe a eu beaucoup plus de mal en seconde période, il a été plus discret. Sur le troisième but parisien, il est l’auteur de la perte de balle dont Doué s’est régalé (53e). Remplacé par Moueffek (78e).
– Stassin (4,5) : c’est un début de match rêvé qu’a vécu l’avant-centre stéphanois. Sur sa première opportunité, il a repris parfaitement de la tête un centre de Davitashvili et a battu Safonov (10e). Souvent dos au jeu, il a eu du mal à être trouvé dans des situations idéales par ses partenaires et a dû attendre la 39e minute pour se procurer une seconde occasion : sur un centre à ras de terre, il a envoyé sa reprise du gauche au-dessus. Sur la dernière action de la première mi-temps, il avait le but du 2-1 au bout du pied, mais il a laissé trop de temps à Safonov, qui est sorti avec brio (45e+3). En seconde période, il a logiquement été moins en vue et s’est retrouvé impuissant. Remplacé par Wadji (78e).
– Davitashvili (4) : le Géorgien s’est montré particulièrement remuant sur son côté gauche. Dès le début de la partie, il a envoyé une véritable galette pour Stassin, qui a ouvert le score (10e). Plus discret sur le plan offensif, il n’a néanmoins pas ménagé ses efforts pour aider Pétrot à contenir les offensives parisiennes. Sa seconde période a, à l’inverse, été difficile face à la montée en puissance de l’adversaire. Remplacé par Old (63e).
PSG
– Safonov (6) : impuissant sur le coup de tête de Stassin (9e), le Russe n’a ensuite plus eu grand-chose à se mettre sous la dent en première période, à l’exception d’un duel gagné avant la pause face au Belge (45+3e). Sa deuxième mi-temps se résume à juger son jeu au pied, et dans cet exercice, il a été plutôt efficace.
– Zaïre-Emery (4) : sa première mi-temps a ressemblé à un cauchemar. L’international tricolore a cruellement manqué d’impact dans le duel, il s’est montré trop neutre avec ballon, et incapable d’endiguer les vagues stéphanoises. Il a donné la sensation d’être perdu sur le terrain, ce qui l’a souvent amené à être trop loin du ballon. À sa décharge, il n’était visiblement pas totalement remis de sa blessure à la cheville, en attestent ses boitements. Remplacé par Vitinha (57e), auteur d’une très belle entrée. Il est à l’origine de plusieurs décalages, et aurait même pu marquer.
– Beraldo (6) : il a soufflé le chaud et le froid. Des séquences à contre-temps, comme sur le premier but stéphanois où il n’est que spectateur, puis des interventions importantes dans des moments plus chauds. Il a fait le métier en seconde période, même s’il n’a pas non plus été sur-sollicité. Sa qualité de pied n’est plus à démontrer, et on l’a encore vu ce soir. Remplacé par Kimpembe (78e), qui a rempli le contrat pour son entrée en jeu. Le champion du monde n’a pas été mis en danger, et il a su se montrer agressif à bon escient.
– Pacho (6) : sans être brillant, le défenseur équatorien a rendu une copie plutôt propre. Il n’a pas toujours été aidé par Lucas Hernandez lors des 45 premières minutes, mais sa montée en puissance a coïncidé avec celle de son équipe ensuite. De l’intensité dans les duels, une première relance rassurante (ce qui n’avait pas toujours été le cas cette saison), et un leadership de plus en pus affirmé. Remplacé par Nuno Mendes (64e), très bon dans son registre. Il a été l’animateur de son couloir avec ses montées lorsqu’il en a eu l’occasion. Un match en contrôle.
– Hernandez (4,5) : le champion du monde 2018 a erré comme une âme en peine en première période. En ouvrant son couloir gauche aux courants d’air, il a exposé son équipe à plus d’une reprise. Il n’a jamais fait grand-chose des ballons qu’il a pu toucher, et il a encore été trop facilement aspiré sur certaines séquences au retour des vestiaires. Difficile de savoir si on retrouvera le grand Lucas Hernandez un jour, même si ses 30 dernières minutes sont plus rassurantes.
– Neves (7) : son activité est dingue. S’il s’est montré plutôt discret d’abord, il a su monter en régime au fil des minutes. Ses compensations, ses récupérations, et même ses projections, à l’image de celle menant à son but à l’entrée de la surface (62e), en font ce joueur indispensable pour Luis Enrique. Du très bon Neves, à 10 jours du quart de finale de Ligue des Champions face à Aston Villa.
– Ruiz (6) : il a été trop perméable et permissif en première période, puis a retrouvé des couleurs. L’Espagnol a été le premier relanceur parisien, il a apporté de la verticalité par ses dépassements de fonctions et son jeu porté vers l’avant, comme sur son ouverture menant au deuxième but de Doué (66e). Des récupérations, beaucoup de courses, et beaucoup de générosité enfin.
– Barcola (7) : un match à deux vitesses, et à deux visages. Sa première période est brouillonne, polluée par sa maladresse et ses mauvais choix. Puis la soufflante de Luis Enrique à la pause l’a sûrement touché dans son orgueil. C’est lui qui sert Doué sur le troisième but (53e), et c’est encore lui qui trouve Neves en retrait sur le quatrième (63e) après avoir dévoré l’espace. On l’a senti bien plus saignant au fil des minutes, et il aurait mérité de rentrer avec un pion à la maison, après avoir touché le poteau et la barre. Une troisième passe décisive pour Mbaye dans sa configuration préférentielle : en mangeant l’espace dans le dos la défense.
– Doué (8) : voir ci-dessus
– Kvaratshelia (7) : son manque d’influence a rapidement poussé Luis Enrique à le faire changer de côté, et ce choix a livré ses fruits dès le retour des vestiaires. Il se construit son but tout seul en récupérant le ballon à la ligne médiane, en fixant son défenseur, puis en finissant du pied gauche. Des gestes de classe, des différences à la pelle, et de la personnalité pour conclure sa partition. Une petite alerte au mollet qui a poussé Luis Enrique à le remplacer par Dembélé (64e), très en jambes, mais pas buteur pour une fois.
– Ramos (5) : il a peiné à exister pendant 40 minutes, mais c’est lui qui obtient malicieusement, puis transforme le penalty avant la pause (41e). Dans le jeu en revanche, le Portugais a été assez quelconque, et il n’a jamais vraiment été en mesure d’être trouvé dans les circuits de passe. Efficace dans son registre, c’est ainsi qu’on pourrait le résumer, même s’il manque une grosse occasion en première période. Remplacé par Mbaye (78e), buteur pour la première fois de sa carrière en Ligue 1 (90e). Ce n’était pas le plus dur, mais il a eu le mérite d’être au bon endroit pour pousser le ballon au fond des filets sur un service de Barcola.